Rezensionen
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Anthropos 92.1997
ideals inspired by hero worship, devastated the “ego”
with feelings of dread, fear, and guilt. What emerged
were “libidinal and emotional Maoist subjects” with tom
or divided psyches.
Yang regards the historically specific phenomenon
of guanxixue as a product of this process, a cultural
construction that emerged in reaction to violent indeter
minacy and social anomie. Yet she sees it as a modern
practice embodying ancient elements. Ch. 6 presents
a genealogy of guanxi, drawing on a variety of oral
and written texts, as well as the etymology of writ
ten Chinese characters, to trace its roots to notions
of reciprocity and propriety (li) in Confucian texts.
Here Yang addresses not the interpretations advanced
by influential Neo-Confucianist scholars of the Song
dynasty (960-1279), but rather evidence from the era
of Confucius himself (c. 550-479 BCE), if not earlier.
Confucian philosophers envisioned a society “in which
power is contained in the reproduction and conduct of
personal relations and not objectified and externalized
in a universal state opposed to society” (229), as later
advocated by Legalists. In the “segmentary state” for
mations of ancient China, prior to creation of a single
unified and centralized bureaucratic state, proprietary
etiquette and ceremonious exchange rituals were critical
in alliances between royal clans and strong patrilineal
descent groups. As she suggests in her “Conclusion,”
those relational ethics of gift economy continued to
be an element of Chinese culture thousands of years
after the advent of centralized state society, apparently
preserved in the “traditional” renqing of “rural peasant
culture.”
Readers may judge whether Yang’s interpretations
edge toward the “essentializing” constructs she seeks to
critique and dispel. She herself invokes strong organic
metaphors in Ch. 8, theorizing on “arborescent struc
tures”, “rhizome forms,” and “molecular deconstruc-
tion[s] of molar state organization.” Yet Yang warns that
while relational ethics “exert a supple, female traversing
and transgressive force in a male-defined rigid statist
formation which requires fixed and centered subjects”
(317), as a product of Maoist state society guanxi al
so embodies its own “masculine” characteristics. There
must also be “de-masculinization,” she insists, in the
emerging popular domain where guanxi features so
prominently.
Bold in its theoretical assertions, creative in its meth-
odolgy, and far-reaching in its implications, Yang’s book
is a gift that has done us the favor of opening a valuable
window on the art of social relationships in China. I
think a banquet in her honor is in order.
Gregory A. Ruf
Zahan, Dominique: Le feu en Afrique et thèmes
annexes. Variations autour de l’oeuvre du H. A. Junod.
Avec la collaboration de P. Erny et de M.-L. Witt. Paris:
Editions L’Harmattan, 1995. 237 pp. ISBN 2-7384-
3190-9. Prix: FF 130,00
Celui auquel j’ai succédé en 1983 comme respon
sable des Etudes Africaines à Paris V - Sorbonne a
laissé à sa mort, en 1991, un ouvrage quasi terminé
qu’un de ses étudiants d’autrefois, maintenant professeur
à l’Institut d’ethnologie de Strasbourg, Pierre Erny, s’est
chargé d’éditer, reprenant la démarche de collaboration
que D. Zahan avait eu lui-même à l’égard de son maître
Marcel Griaule.
L’avant-propos signé P. Erny retrace la carrière de
Zahan, de l’Office du Niger à Strasbourg en 1960 et la
Sorbonne en 1968. Il énonce son travail de terrain et
sa manière de broder sur un thème à partir de quelques
lectures africanistes de valeur, tout en s’inspirant des
méthodes d’analyse de l’anthropologie anglo-saxonne et
du structuralisme.
Marie-Louise Witt, chercheur au Centre de Recher
ches Interdisciplinaires en Anthropologie de Strasbourg,
qui présente au début une notice sur Henri A. Junod, le
pasteur suisse spécialiste des Thonga d’Afrique australe,
dont les ouvrages servent de prétexte à animer le feu
intérieur de Zahan, a rédigé aussi la brève conclusion
qui récapitule le cheminement du feu céleste au feu
terrestre, du feu domestique essentiel à l’alimentation
au feu de la féminité et à celui de la haine. Feu lumière
et feu savoir, feu bienfaiteur et feu dévastateur, feu de
la chaude intimité et feu ravageur des catastrophes, le
thème renvoie à Protée tout comme à Prométhée.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, le feu ne sert que
d’un fil de poudre conducteur qui, en se consumant,
éclaire trois autres thèmes. En premier lieu, c’est dans
le cosmos astral que nous promène l’auteur, convoquant
au passage Bachelard et Frazer, les mythes d’origine du
feu et ceux du deus remotus vivant loin des hommes par
fatigue d’entendre le pilon des femmes percuter la voûte
du ciel. Selon un art des correspondances entre réalités
et symboles propre à l’école de Griaule, tout comme
d’ailleurs à celle de Jung, Zahan glisse du ciel d’airain
au ciel comme poterie, puis à l’arc-en-ciel et aux graines
de maïs de la voie lactée. Chez les Thonga, l’enfant
vient du ciel et se pétrit dans le ventre de la mère. De
mou il devient dur; de clair à la naissance il vire au
noir; en vieillissant, il passe du cru au cuit. Habitent
aussi le ciel, d’une part la lune rythmant les cycles
vitaux, supposée agir sur l’intelligence mais entretenant
des relations avec la possession, la folie et les tourments
de l’esprit, d’autre part le soleil-feu opposé à la lune-eau,
le roi du ciel, maître de l’espace et du temps, qui éclaire
l’année agricole, ce qui nous vaut des variations sur la
graine par l’auteur même de “La viande et la graine”
(Paris 1969) ainsi que des références à l’astronomie de
celui qui me disait un jour, en revenant ensemble d’un
jury de thèse à Dijon, avoir pour hobby ... des travaux
d’horlogerie. Eh oui!
En second lieu, soixante-quinze pages fort impor
tantes, très documentées et dont très peu d’éléments
touchent au Thonga, prennent pour thème l’alimentation
et s’intitulent: le feu et les ingesta. La signification
des aliments dans l’ensemble de l’Afrique et même
en Europe est mise en rapport avec les sens: vue,
audition, odorat, goût, mais aussi avec le langage, la