Volltext: Anthropos, 25.1930

Le Tissage chez les populations du Lac Léopold IL 
Par Dr J. Maes, Conservateur de la section ethnographique au Musée du Congo Belge, Tervueren 
Sommaire. 
Déclin de l’industrie textile chez les Bateke-Banfumu. — Le métier à tisser à trapèze 
de tension et sa technique. — Le métier à tisser à tension verticale. — Le métier à tisser 
à tension oblique. — Zones ethniques du tissage. — Préparation des fibres de raphia. 
Tissus unis. — Tissus à dessins coloriés. — Tissus à dessins tissés. — Usage des 
tissus — Costume dans son rapport avec le sentiment de pudeur chez les indigènes. — 
Pagne des Bateke, des Basakata, des Batitu, des Yaelima et des Basongo-Meno Bankutshu. 
Comme le disait si bien Mr. Engels, chef de zone de la Maringa Lopori: 
«poteries, instruments à faire du feu, vanneries, etc. se retrouvent encore en 
grand nombre. Quant aux métiers à tisser c’est une autre question! Partout 
l’indigène a délaissé le tissage, et imprévoyant ou n’en comprenant.pas l’intérêt, 
il a envoyé les métiers à tisser rejoindre les vieilles lûmes.» 
Les documents qui se rapportent à cette industrie indigène sont rares 
et très souvent peu précis. Les causes en sont multiples. Quantité de tribus 
congolaises ignorent le tissage, d’autres ont abandonné le métier à tisser, 
depuis qu’elles ont pu se procurer à bon compte les tissus d’importation. Dans 
les régions où cette industrie existe encore, bien souvent l’indigène ne travaille 
que pour autant que le besoin le lui impose et ce n’est que par un heureux 
hasard que l’agent arrive à observer sur le vif la technique parfois bien com 
pliquée de cette intéressante industrie. 
Chez les Bateke du village de Galiema et de Dolo d’abord, au village 
indigène de Nzali ensuite, puis plus tard à Kapanda, à Mpozali, à Tua, à 
Engrei et chez les Banfumungu en général; nous avons vu des indigènes 
drapés d’étoffes faites en fibres de raphia sans découvrir nulle part un métier 
à tisser! (Lig. 1.) 
Interrogés au sujet de la provenance de ces étoffes, les Bateke et les 
Banfumungu nous répondaient invariablement qu’ils les avaient achetées aux 
indigènes du Congo Lrançais. Natali, chef des Banfumungu de Kapanda nous 
assura qu’à une époque relativement peu éloignée, il y avait dans chaque 
village un tisserand. 
Les étoffes de raphia servaient à cette époque de monnaie ou d’objet 
d’échange. Depuis la pénétration des tissus d’importation et les terribles ravages 
de la maladie du sommeil, les derniers tisserands étaient morts ou avaient 
quitté le pays pour aller s’établir à l’intérieur de la région située sur l’autre 
rive du fleuve. Il avait acheté lui-même sa grande robe en fibres de raphia, 
à un chef Bateke du Congo français à raison de 5 frcs. par carré de tissu. 
Il en était très fier, refusa obstinément de nous la céder même à un prix 
supérieur à la valeur indigène. 
Anthropos XXV. 1980. 
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