Berichte und Kommentare
183
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The Star 3.11.1989.
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Représentations de l’âme
et de l’au-delà chez les Toussian
(Burkina Faso)
Jean Hébert
Qu’est-ce que l’homme pour les Toussian?
L’homme est composé d’un corps périssable, wil,
et d’un principe spirituel ou souffle vital, mirriki,
qui l’anime et lui survit. 1
Dans certains chants, on appelle cette “âme”
n’tele, sans doute le vrai terme toussian, tandis que
le mot mirriki, que l’on rencontre dans d’autres
langues voisines, est probablement d’origine arabe.
Mirriki est immortelle et se réincarne après
chaque décès. Son siège est dans la tête. Elle
serait sexuée et ne se réincarnerait que dans une
personne de son sexe. 2 Des choses apparemment
inertes telles que des montagnes, certains grands
arbres, des marigots sont également dotées d’une
âme à laquelle on rend un culte.
Dans la vie normale, wil, le corps, est uni
à mirriki. Il s’en sépare dans des circonstances
particulières telles que le rêve, la possession et
l’évanouissement, dont nous parlerons plus loin.
Quand le corps meurt, il devient puri, c’est-à-dire
banco, boue, et non pas setah, “terre”. Il disparaît
totalement et il n’est évidemment pas question
pour lui de résurrection ou de renaissance.
En ce qui concerne mirriki, les représentations
populaires et celles de 1’“élite” divergent légère
ment, mais même dans le second cas, la notion
n’en est pas toujours claire ni uniforme. Pour
1 Texte rédigé vers 1964 par Jean Hébert et reformulé par
Michèle Dacher. - Je remercie le Père Hébert d’avoir bien
voulu me confier plusieurs inédits, dont ce texte. Avec son
accord, je l’ai reformulé, en essayant de préciser certains
termes et certaines données (Michèle Dacher). - Nos
informateurs principaux sont les mêmes que pour le travail
sur Dieu (Hébert et Guilhem 1967). - Les Toussian sont
une population d’environ 32 000 personnes (recensement
de 1991), localisée au sud et à l’ouest de Bobo-Dioulasso
(Burkina Faso).
2 ’’Manger l’âme de quelqu’un”, comme disent certains pour
signifier que le sorcier a tué un homme, n’est pas une
expression toussiane, bien plus elle est fausse pour un
Toussian. Kelatê nevi ko lemko, “le sorcier mange la viande
du corps”, c’est-à-dire le corps. Puis le sepetê ou guérisseur
intervient d’une façon magique pour donner l’apparence du
corps à ce mort vivant et, quelques temps après, la personne
meurt. Elle semblait vivante, mais elle était déjà morte. Le
sorcier ne tue donc que le corps, il ne peut rien sur l’âme.